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« 2016 annonce le réveil des marchés aux réalités économiques » (Carmignac)
information fournie par Boursorama 06/01/2016 à 15:57

Les marchés poursuivent leur mauvais début d'année 2016 avec une nouvelle chute des indices européens d'environ 2% mercredi 6 janvier. Pour sa part, Carmignac affiche plus que jamais son pessimisme pour les douze prochains mois dans une note mensuelle parue mercredi.

« Anesthésiés par six années de politiques monétaires ultra-accommodantes, les marchés auront finalement pu continuer en 2015 à ignorer très largement les réalités économiques », affirme Didier Saint-Georges, membre du comité d'investissement de Carmignac. Cette situation serait néanmoins sur le point de prendre fin alors que « 2016 annonce le réveil des marchés aux réalités économiques », estime-t-il.

Trop de dettes à l'échelle mondiale

Carmignac affiche régulièrement sa défiance vis-à-vis des marchés boursiers depuis plusieurs mois. « Pour mémoire, la fragilité qui nous préoccupe réside principalement dans le manque croissant de flexibilité, autrement dit de capacité d'absorption de chocs éventuels, dont souffre la plus grande partie de l'économie mondiale », explique Didier Saint-Georges.

« Cette fragilité provient du niveau d'endettement des gouvernements, entreprises et personnes physiques, que les Banques centrales ont entretenu depuis 2009 en en subventionnant le coût de façon radicale », poursuit-il. « Depuis 2000, le taux d'endettement (public et privé) des États- Unis est ainsi passé de 200% à 280%, celui du Japon de 420% à 510%, celui de la Grèce de 180% à 320%, celui de l'Espagne de 180% à 400%, celui de la Chine de 120% à 300% ».

En conséquence, « ces niveaux mutilent le potentiel de croissance, dont la faiblesse empêche en retour le taux d'endettement de baisser. Le cercle infernal est enclenché, qui rend l'économie très vulnérable au prochain ralentissement cyclique, comme il l'expose tout autant à une remontée du coût de l'argent », affirme le membre du comité d'investissement de Carmignac.

« Dans le même temps, après six années d'expansion, les indicateurs d'activité manufacturière des États-Unis sont désormais passés en zone récessive et la consommation de services elle-même a commencé de s'affaiblir. Parallèlement, la Chine continue de ralentir. Le télescopage entre cycle économique et cycle de taux est en marche. L'illusion monétaire touche à sa fin ».

La Chine paie ses excès passés

Depuis plusieurs séances, ce sont surtout les doutes sur la Chine qui reviennent de plus belle avec la dégradation des indicateurs d'activité PMI, aussi bien pour l'industrie que pour les services . Pour Didier Saint-Georges, ce phénomène est la conséquence des excès des années précédentes.

« La Chine, et à sa suite l'ensemble de l'économie mondiale, paie encore le prix aujourd'hui de l'énorme programme de soutien économique de 2008, qui évita au pays une chute catastrophique d'activité, mais au prix d'une expansion excessive du crédit et de l'accumulation de capacités encore largement excédentaires à ce jour », explique-t-il

« Le rééquilibrage de l'économie vers les activités de services a déjà fait chuter le prix des matières premières et contaminé l'ensemble du monde émergent à divers degrés. Mais il déprime aussi la profitabilité de nombreuses industries dans le monde par sa contribution considérable aux capacités excédentaires globales ».

Pour le membre du comité d'investissement de Carmignac, « il n'est pas exclu que la Chine doive renoncer cette année à son ambition claironnée d'une monnaie stable. Une dévaluation importante du Renminbi allégerait alors son propre fardeau économique, mais accélèrerait l'exportation de sa problématique de surcapacités industrielles au reste du monde, émergent comme développé ».

L'Europe, une fausse bonne idée ?

De nombreuses sociétés de gestion estiment qu'en 2016, les marchés européens pourraient encore offrir de belles perspectives grâce à la reprise économique qui se poursuit, tandis que les marchés émergents restent incertains à court terme et que les marchés américains risquent de peiner à progresser significativement cette année. Mais pour Didier Saint-Georges, le choix de l'Europe est lui aussi contestable.

« Le décalage de cycle économique aura fait de l'Europe en 2015 l'un des rares lieux au monde affichant une amélioration conjoncturelle. Mais celle-ci, malgré une baisse du coût de l'énergie de moitié, une baisse de l'euro de 25% et une baisse historique des taux d'intérêt, n'a pu porter finalement le rythme de croissance annuel qu'à environ 1,5%, insuffisant pour stabiliser l'endettement et relancer la création d'emplois », relativise-t-il.

Par ailleurs, « cette performance est finalement atteinte au moment où la locomotive allemande commence à ralentir : déclin de la dynamique de productivité, baisse de la profitabilité, exposition au cycle mondial », explique-t-il, alors même que l'Etat allemand « rencontre ses premières difficultés politiques » avec des « tensions au sein de la coalition gouvernementale au sujet de la politique migratoire ».

En somme, en 2016, face aux nombreux risques évoqués, Didier Saint-Georges estime qu'« il sera capital de savoir s'affranchir des habitudes de gestion qui convenaient aux six années passées ». Un bel euphémisme pour expliquer qu'il serait temps de se désinvestir des marchés actions alors que les risques globaux augmenteraient progressivement.

X. Bargue (redaction@boursorama.fr)

10 commentaires

  • 06 janvier 20:54

    si ça pouvez faire remonter le placement dans la pierre, j'en ai un peu à vendre


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